La situation économique qui accompagne la crise sanitaire liée au coronavirus SARS-CoV-2 a fragilisé de nombreux foyers à Paris et dans la région. Notre association fait face à des demandes extraordinairement accrues. Depuis le début de cette crise, nous faisons face, mais les réserves s'amenuisent.
De nouveaux demandeurs, qui ne faisaient pas partie des personnes déjà accueillies et inscrites auprès du Secours populaire de Paris, sont apparus depuis le début du confinement, et cet afflux en est une des conséquences.
Sont venus en effet s’ajouter :
- les familles modestes contraintes au chômage partiel et qui après paiement de leur loyer (considérable en région parisienne) et de leurs frais et charges fixes, n’ont presque plus rien de disponible pour la nourriture et l’hygiène ;
- de nombreuses familles monoparentales, les femmes seules avec enfants ;
- les nombreux - et même très nombreux à Paris - travailleurs payés à la tâche et ceux trouvant leurs ressources dans les « petits boulots » suspendus ou interdits (notamment dans le BTP, les bars et restaurants, aides et gardes à domicile, revendeurs sur les marchés…) : licenciements ou non renouvellements de contrat entrainent la perte de l’unique ressource de nombreux foyers, souvent sans recourt possible aux allocations de retour à l’emploi ;
- les étudiants confinés à Paris sans ressource, qui bénéficiaient des services et cantines universitaires désormais interrompus, et/ou qui travaillaient quelques heures à des emplois « d’étudiants », notamment dans les restaurants et fast-food désormais fermés ;
- les personnels du monde culturel et artistique intermittents sans aucune activité rémunérée ;
- les familles socialement précaires qui prenaient les repas du midi à l’extérieur (cantines scolaires pour les enfants et restauration collective d’entreprise pour les parents) devant désormais financer par eux-mêmes ces repas quotidiens supplémentaires ;
- les étrangers, parfois migrants, bloqués à Paris, désormais sans activité et souvent même sans hébergement.
La liste n’est pas exhaustive, mais permet facilement d’expliquer la hausse considérable de foyers que nous prenons en charge.
Près de 50% des demandes que nous recevons ces dernières semaines proviennent de familles ou de personnes isolées qui ne faisaient pas partie des inscrits auprès du Secours populaire de Paris.
Entre la première et la quatrième semaine de confinement, le nombre de colis alimentaires distribués par le Secours populaire à Paris a quadruplé, et se stabilise désormais à plus de 1 000 colis préparés et remis chaque semaine. Des chiffres près de deux fois supérieurs aux moyennes habituellement constatées.
Outre l’aide alimentaire et les produits de première nécessité distribués, la distribution de colis « bébés » (couches, alimentation spécifique, produits d’hygiène spécifiques) suit la même tendance.
Enfin, en plus de ces colis remis dans nos antennes ou livrés, s’ajoute désormais la livraison de repas préparés. Une activité nouvelle que nous avons dû ajouter à la liste des aides d’urgence fournies par le Secours populaire en cette période.
Livraison vers les centres d’hébergements de Paris (Samu social notamment) et approvisionnement des différents points de distributions ponctuelles de la capitale, opérées par la mairie de Paris ou nos amis d’autres associations parisiennes (Refettorio, Aurore, Utopia56, l’armée du Salut, les Restos du Cœur…) : près de 1 500 repas sont préparés et livrés chaque jour par le Secours populaire à Paris !
Nous avons alors ouvert un nouveau « centre logistique » pour épauler notre Libre service solidaire de la rue Montcalm sur cette tâche, en profitant de la mise à disposition gracieuse du Lycée des métiers Belliard, que nous remercions encore.
Après sept semaines de confinement et de maintien de cette aide alimentaire d’urgence, les moyens viennent à manquer :
- les réserves du secours populaire s’amenuisent en conséquence ;
- les commerces et restaurants pourvoyeurs de leurs stocks et invendus ont fermé les uns après les autres ;
- les produits frais notamment sont de plus en plus difficiles à trouver ;
- le ralentissement de l’activité des industriels limite leur capacité à donner ;
- les moyens humains, matériels et logistiques n’étaient déjà pas simples à mobiliser, et la reprise d’une partie des activités de chacun pourraient compliquer cette situation encore.
Au-delà, l’annulation de tous nos événements de collecte en raison des consignes gouvernementales représente un autre important manque à gagner, limitant d’autant la possibilité d’achat de produits alimentaires ou d’hygiène.
Et la précarité grandissante de tous ces foyers ne s’arrêtera pas avec le déconfinement. L’aide d’urgence doit se transformer en accompagnement plus stable. Les cartes d’aide alimentaire distribuées visent un accompagnement sur six mois minimum en moyenne.
Tout le monde peut participer à l’élan de solidarité et de générosité dont nous sommes témoins chaque jour à Paris.
Chaque geste compte ! Pour soutenir nos actions et faire un don : un clic suffit !
Le Secours populaire de Paris en appelle aussi aux producteurs, agriculteurs, grossistes, collectifs, industriels et commerçants de produits alimentaires, d’hygiène, de protection et désinfection, de puériculture et produits pédiatriques.
Chers amis partenaires professionnels, pour toute proposition vous pourrez écrire à contact [at] spf75.org ou appeler le 01 53 41 39 39.