« Ensemble agissons contre le sans-abrisme » | Secours Populaire Français

Tous les soirs en France, plus de 1 030 familles doivent se résoudre à dormir dans la rue malgré leurs demandes d’hébergement auprès du 115. La Fédération de Paris du Secours populaire, accompagnée de treize autres associations et collectifs citoyens engagés auprès des plus démunis, lance l’alerte !

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À l’approche de l’hiver, les solutions concrètes, dignes et pérennes manquent toujours.

Pour dénoncer ce constat, le Secours populaire de Paris et le collectif d’associations co-signataires, publient en ce 16 septembre un manifeste présenté au Théâtre du Rond-Point, visant à interpeller l’État, les collectivités locales, les bailleurs sociaux, les entreprises et l’ensemble de la société sur l’urgence de la situation.

Le 115, numéro d’urgence, traite chaque jour en France plus de 15 000 appels, soit 6 000 de plus qu’à la même période l’an passé… 10 % d’entre eux restent malheureusement chaque soir sans solution d’hébergement. Une saturation sans précédent.

La Fédération de Paris du Secours populaire fait elle-même face quotidiennement en moyenne à quatre ou cinq demandes de familles déboutées.

Un constat d’urgence confirmé par les chiffres en constante augmentation observés dans les rues européennes et tout particulièrement à Paris.

Durant la Nuit de la Solidarité 2019, grand décompte des personnes en situation de rue à Paris organisé dans la nuit du 7 au 8 février dernier, la ville de Paris et les 50 associations impliquées ont recensé 3641 sans-abris. Une augmentation de 17 % sur l’ensemble de la ville de Paris par rapport au recensement réalisé à la même période en 2018. Une hausse qui atteint même 35 % dans le 19e arrondissement, et 70 % dans le 18e arrondissement.

Dégradation des prises en charge, augmentation du nombre de familles sans solution d'hébergement digne, fermeture de sites temporaires sans alternative et augmentation du nombre de personnes vivant dans les campements parisiens (du Nord-Est notamment)… le Secours populaire de Paris et l’ensemble des co-signataires se devaient de relancer cette alerte.

Mais l’objet du manifeste, au delà du cri d’alarme est de proposer des pistes d’actions concrètes dignes et pérennes, et nous insistons sur le terme « pérennes », afin que la question du sans-abrisme ne soit plus traitée en fonction de l’urgence climatique, ou de la pression de l’actualité.

Manifeste - Agissons contre le sans-abrisme !

« Parce que les personnes et familles sans-abri ne peuvent plus attendre, nous exigeons :

- la construction de logements à coût abordable à la hauteur des besoins sur l’ensemble du territoire, et en particulier dans les zones où l’accès au logement est le plus difficile pour les publics en situation de précarité ;

- l’évolution des processus d’attribution de logement pour garantir un accès effectif des personnes les plus précaires au logement social en leur permettant de bénéficier d’un accompagnement adapté à leurs besoins ;

- la planification dans le prochain projet de loi de finances de création de places en CADA pour les demandeurs d’asile et d’hébergement généraliste qui permettent de garantir à toutes les personnes sans-abris, isolées ou en famille, un hébergement digne, inconditionnel et continu ainsi qu’un accompagnement social adapté. Cela suppose aussi l’arrêt immédiat des coupes budgétaires sur les CHRS (Centre d’hébergement et de réinsertion sociale).

- la mise à disposition à des fins de création de lieux d’hébergement des locaux disponibles par l’État, les collectivités locales, bailleurs sociaux et entreprises et ce dans les plus brefs délais ;

- l’augmentation du nombre de places dédiées aux femmes enceintes et familles hébergées au titre de l’aide sociale à l’enfance sur chaque département ;

- de faciliter la régularisation des personnes en situation administrative précaire hébergées.

Ça suffit d’agir en fonction de la pression de l’actualité et du climat ! Nous exigeons des réponses pérennes et de fond. »