Ce 17 octobre se déroule la 25e journée mondiale du refus de la misère. "Le SPF est présent toute l’année sur le terrain, du 1er janvier à la Saint-Sylvestre. Par son ampleur, cette journée est un événement pour tous ceux qui réprouvent la misère et qui travaillent pour un monde meilleur", déclare à cette occasion Julien Lauprêtre, le président du Secours populaire.
Joëlle, au chômage (Marseille) : "Avec 463 euros par mois, c’est assez difficile. Il y a des jours où je saute des repas." (Extrait du Livre porte-voix de la pauvreté, 2010)
Des actions dans toute la France
Aujourd’hui, de nombreuses associations mènent des initiatives afin de sensibiliser le grand public aux violences qu’implique la misère : le mal-logement, la privation de soins ou le mépris social, par exemple.
Philippe, 3 enfants (Côte-d’Or) : "Malgré toutes mes démarches, je n’arrive pas à sortir du chômage." (Extrait du Livre porte-voix de la pauvreté, 2010)
Parmi ces initiatives, la pièce "A qui la France ?" a été jouée hier soir à la salle Rabelais de Montpellier devant 400 personnes. Elle a été écrite et interprétée par huit adolescents, qui participent toute l’année à un atelier théâtral avec le SPF de Montpellier. Ils ont ainsi évoqué avec humour les stéréotypes dont souffrent les habitants du quartier populaire du Petit Bard, où ils vivent.
Rosi, 42 ans (Marseille) : "Je ne peux pas me permettre (...) de faire Noël comme tout le monde (...). Quand je demande de l’aide pour la nourriture, cela me rassure car quand j’arrive chez-moi mes enfants ont à manger." (Extrait du Livre porte-voix de la pauvreté, 2010)
Alerter sur la fin de l’aide alimentaire européenne
Un éclairage particulier est porté cette année sur l’importance de l’aide alimentaire qui concerne 4 millions de Français. Dans le Tarn, les bénévoles du SPF organisent aujourd’hui une collecte d’aliments dans les écoles primaires. Cette journée du refus de la misère a, en effet, une portée particulière : elle intervient au moment où quatre associations françaises, dont le SPF, viennent de lancer un cri d’alarme pour sauver l’aide alimentaire européenne (PEAD).
Le 17 octobre marque bien une étape cruciale pour dresser les barrages de résistance nécessaires à l’endiguement de la misère, qui gagne chaque jour du terrain.
Anonyme, mère divorcée de trois enfants (Eure) : "Etant en maladie, je mange grâce au Secours populaire, l’aide de mes parents et la solidarité de mes amis (...)."
Roxanne, mère d’un enfant (Pyrénées- Orientales) : "Et pourtant, malgré les drames, les catastrophes et les malheurs que je vis depuis ma naissance, j’avance..." (Extrait du Livre porte-voix de la pauvreté, 2010)
Les pays européens ont prévu l’arrêt du PEAD en janvier 2014. Pour le moment, les associations ne savent toujours pas si les 27 états membres s’entendront pour créer un nouveau dispositif, si celui-ci verra le jour à temps – c’est-à-dire, pour des raisons logistiques, avant la fin de l’année - et s’il sera doté des moyens nécessaires pour faire face à la vague toujours plus haute de la pauvreté.