Les tractations budgétaires entre pays européens ont conduit à une baisse de l’ordre de 28% de l’aide alimentaire aux plus démunis. Le Secours populaire lance un cri d’alarme par la voix de Julien Lauprêtre, son président.
" C’est avec émotion et consternation que j’ai eu connaissance de la décision prise, ce jour, par l’Europe de réduire l’aide alimentaire. Il y a, certes, maintien de l’idée de ce programme. Et je crois que la mobilisation du Secours populaire et des trois autres associations –Banques alimentaires, Restos du cœur et Croix-Rouge– a permis de limiter les dégâts, puisqu’il n’y a pas suppression pure et simple. Cependant, il convient de noter que l’aide humanitaire alimentaire n’est pas une priorité de l’Europe. Appelons les choses par leur nom : il s’agit d’un enterrement de première classe. Car, demain, comment le SPF et les autres associations vont-elles pouvoir faire face à la demande croissante ? Il reste à alerter les députés européens, les assemblées élues et leur dire : "prenez vos responsabilités. Ce ne sont pas aux commissions de décider, mais à vous. Ne portez pas la responsabilité de la mort d’enfants, de jeunes, de familles, de personnes âgées. S’ils n’ont plus à manger, que vont-ils devenir ?" Le SPF lance un nouveau cri d’alarme. Nos 80.000 bénévoles agissent quotidiennement sur le terrain. Nous le répétons : si, au niveau européen, les décisions ne sont pas revues, nous courons à la catastrophe. Le Secours populaire va engager toutes ses forces avec ses antennes, ses comités, ses fédérations, car le danger est réel de mort d’êtres humains. "
Propos recueillis
par Christian Kazandjian